Mon travail explore les émotions humaines dans leur intensité la plus pure, à travers des scènes intimes et poétiques où le corps nu devient le vecteur de vérité. Dépouillé de tout artifice, il s’expose sans défense, libéré des codes sociaux, des appartenances et des hiérarchies. Ce qui demeure, c’est l’essentiel : la présence brute, fragile et vivante.
Dans mes peintures à l’huile, je cherche à ôter l’armure du paraître pour révéler ce qui résiste en chacun de nous, au-delà des masques et des postures. J’invite le spectateur à un face-à-face avec la chair, la lumière et l’émotion, comme si les cinq sens reprenaient soudain toute leur puissance : voir la lumière sur la peau, entendre le silence entre deux respirations, sentir la matière picturale, goûter l’instant suspendu, toucher l’inconfort d’une vérité nue.
Le nu, dans mon œuvre, n’est pas un objet de désir ou d’ornement, mais un territoire d’humanité. Il traduit la tension entre force et fragilité, entre solitude et lien, entre intériorité et exposition. Chaque figure est à la fois singulière et universelle, comme un miroir tendu au spectateur. La vulnérabilité cesse alors d’être une faiblesse pour devenir une affirmation : preuve de vie, acte de résistance à la normalisation, ouverture à la poésie.
La peinture, avec son épaisseur, ses vibrations et ses accidents, est pour moi le médium qui permet de donner corps à cette quête. L’huile offre une densité et une profondeur où les couleurs se répondent comme des échos émotionnels. La matière devient une peau vivante, un souffle figé dans le temps.