
Spectres connectés – José GOMES
Huile sur toile – 33x41cm – 2025
Dans cette toile, les corps sont nus, ternes , identiques, aucune individualité visible, aucune classe sociale : ils sont réduits à l’état de présence fonctionnelle. Chacun plongé dans la lumière froide de son écran, absorbé, presque avalé.
Ce n’est plus seulement la solitude que je peins ici, mais une alerte silencieuse : celle d’un monde où l’uniformisation a remplacé la différence, où la nudité n’est plus libération mais perte d’identité, effacement du singulier au profit d’un collectif déconnecté de lui-même. Nous sommes ensemble, mais seuls. Entourés, mais invisibles.
Au cœur de cette masse figée, une entité surgit, en rupture. Est-elle la technologie elle- même, devenue forme vivante ? Un Dieu numérique qui règne en silence ? Ou au contraire le spectre incandescent de l’humain tel qu’il était avant de se dissoudre dans ses propres reflets ?
Je voulais questionner:
Dans notre course vers la connexion permanente, que reste-t-il de notre chair, de notre regard, de notre capacité à être vraiment là, avec les autres ? Je vous invite à réfléchir non seulement à ce que nous devenons, mais aussi à ce que nous acceptons de perdre
— jusqu’à ne plus nous distinguer les uns des autres.